Contributions libres

Cette galerie d'images muettes comprend des cartes postales et des photographies des cavalcades de Gréez. Le visiteur peut les commenter (dates, noms, anecdotes...) selon ses connaissances.

Le formulaire de contact peut recevoir ces informations tout comme la messagerie de l'association. D'avance merci de vos contributions.

fondation.jeanjousse@gmail.com

jeu.

04

déc.

2014

le cormier

A la Croix Champagne, un arbre remarquable recensé comme tel.

Le sentier au lieu dit "le charme" est communal donc accessible à tous. Sur la parcelle mitoyenne, un poirier impressionnant par sa taille se dresse dans le pré. Quelques mètres plus avant, à droite le long de la haie,  se dresse un magnifique cormier centenaire.

Lien avec la SEPENES qui recense les  arbres remarquables en Sarthe.

0 commentaires

ven.

21

févr.

2014

Hommage à Jean Jousse

Jean Jousse est l’inventeur du site archéologique de La Motte à Gréez-sur-Roc  Enraciné dans son temps, cet homme à l’esprit libre, défenseur de la laïcité, a su, avec modestie mais ténacité, accomplir une œuvre d’érudit qui n’omettait pas de s’inscrire dans la réalité de la vie quotidienne.

Il vient de mourir dans sa 95ème année.


Un trésor est caché dedans…

 Pendant vingt ans, Jean Jousse recueille 40 000 pierres et tessons de céramiques derrière la charrue de l’agriculteur qui exploite le site de La Motte à l’ouest du plateau. Un terrain de quelques hectares où affleurent des blocs de grès sur un lit de sable roux. Cet érudit local, curieux de tout, cherche les traces d’une motte castrale et a l’idée de profiter des labours sur un sol peu fertile pour y entamer des prospections. La présence d’éclats de silex va l’intriguer car ces éléments minéraux ne se trouvent pas naturellement sur ce site. Ses connaissances et ses recherches le conduisent à distinguer parmi ces éclats glanés au fil des saisons des traces de taille qui ne peuvent se comprendre que produites par une intervention humaine. Il identifie des outils diversifiés comme  des grattoirs, racloirs, perçoirs, pointes de flèches, quelques fragments de haches polies et des tessons de céramique bruns ou noirâtres qu’il attribue assez vite comme se rattachant à l’époque néolithique. Les caisses s’entassent dans sa maison de Gréez et, à la fin des années 90, l’idée lui vient de demander l’avis de notre association à qui il confie l’important matériel lithique accumulé. Un premier examen confirme une ancienneté reliée au néolithique moyen qui voit s’installer sur nos territoires les premiers représentants sédentaires de la culture agro pastorale issue du croissant fertile. L’information est transmise aux services régionaux de l’archéologie et c’est ainsi que l’université de Rennes entreprend les premières recherches sur le terrain. Les équipes dirigées par Jean-Noël Guyodo vont commencer des fouilles programmées qui dureront près de dix ans et qui mettront en

évidence les traces d’un habitat sédentaire qui témoigne d’une importante activité de production d’outils il y a 6500 ans et que l’on peut rattacher en partie à la culture du centre de la France. Ces travaux qui vont faire très prochainement l’objet d’une publication de synthèse établissent l’importance majeure de ce site du début du néolithique moyen.

 

Un insolent touche-à-tout

 Né à Melleray en août 1918, il apprend très tôt, dans le café tenu par sa mère, à écouter les petites gens dont il relatera avec gourmandise le parler et les coutumes. Pupille de la nation, (son père était décédé après avoir inhalé du gaz moutarde pendant la guerre) il se décrit comme un orphelin plutôt gâté par sa famille et les gens du bourg. Il apprend facilement et entre à l’Ecole Normale. Il est mobilisé à l’école d’officiers de réserve de Saint-Maixent mais, peu enclin à la vie militaire, il répond au général qui lui fait subir des brimades : « Ce n’est pas pour ça que mon père s’est fait casser la gueule à la dernière ! »

En 1943 il crée le comité de libération de Vibraye même s’il ajoute, modeste, qu’il n’a pas fait grand-chose. Et pourtant il déborde d’activité, gardien de but très adroit, il crée nombre d’équipes de foot. Sa passion pour le théâtre  le conduit à participer à de nombreux groupes comme la Gouline Sarthoise, les gais Saboteux de Lamnay. Il va créer et animer des troupes théâtrales à l’Ecole Normale avec Jeunesse et théâtre et celles des foyers ruraux de Théligny et de Ruillé-sur-Loir. Il obtiendra les félicitations de l’Inspecteur d’Académie pour « son combat laïque » pour la création de ce dernier.

Son intérêt ancien pour le patois l’amène à effectuer des recherches approfondies sur une richesse qu’il voit disparaître. Il est, avec Roger Verdier, l’un des fondateurs du Trésor des parlers cénomans. Ils travaillent ensemble à la grammaire et la phonétique du parler du Haut Mans, ouvrage  pour lequel ils obtiennent le prix du conseil général. Jean Jousse participe régulièrement aux colloques de Vivoin et il donne de nombreuses conférences sur le thème du parler sarthois et de la vie quotidienne de la

Sarthe de l’entre-deux-guerres. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages comme : Du patois du sarthois, La grand-mère é disait ça, Choses et métier disparus en Sarthe…

 

L’homme de son temps enraciné dans son terroir.

 Laissons la parole à Jean Jousse, conférencier, tel qu’il s’adressait au public dont il savait si bien capter l’attention. « Oui, alors moi, je ne suis point un savant, je ne suis point un spécialiste. Je suis spécialiste en rien mais je veux bien être un témoin.[…]  Je suis d’origine humble parce qu’il fallait être d’origine humble pour parler patois. Les gens, si, si, si, les gens de la haute société devaient se surveiller. Tandis que nous on ne se surveillait pas. […] On parlait patois tout le temps, on était environné par le patois. Sauf à l’école, en classe. J’ai un souvenir que j’ai dit hier mais enfin je ne vais pas le répéter (insistance du public) Si ? Ah ! Ben ! C’est mon maître d’école, d’ailleurs un excellent maître à qui je dois tout d’ailleurs. Il était secrétaire de Mairie, il m’a dit : « va chercher un papier à la Mairie ! » qui était attenante à l’école. Alors je suis couru et je reviens tout essoufflé en disant : « J’peux pas M’sieur, la porte, elle est crouillée1 !  Oh là là ! Qu’est-ce que  j’ai pris devant tous les camarades, là, comme ça ! Oh là là ! Alors, j’étais pourtant qu’un tout petit bonhomme, et puis tout nouseux2 comme je disais tout à l’heure, je lui ai répondu, comme ça, en me levant : « Ben, comment qu’ vous disez, vous alors ? Parce que, crouillée, ben, y a pas d’autre mot ! »

Tout au long de sa vie Jean Jousse aura manifesté une curiosité insatiable. Aidé par son épouse, il a pu mener des recherches sur la langue et l’histoire des terres auxquelles il était si profondément attaché. Par-dessus les lunettes et juste sous la casquette, le regard de Jean, un regard qui disait tant et dont la connivence malicieuse va nous manquer.

1 crouillée = fermée

2  nouseux ou nousoux = timide, niais

                                                                                                        Alain Gossart

                                                                                                       Président de la Fondation Jean Jousse

                                                                                                       Documentation René et Louisette Pigeard


 

0 commentaires

site de La Motte et espace musée à Gréez-sur-Roc

retrouvez-nous sur facebook ICI